Robert Badinter : “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”
Après l’hommage national rendu à Robert Badinter le 14 février dernier, le Président de la République Française, Emmanuel Macron, a annoncé son entrée prochaine au Panthéon. «Votre nom devra s’inscrire aux côtés de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France» a-t-il affirmé durant la cérémonie.
« J’ai parlé plusieurs fois avec Robert de la panthéonisation mais pas de la sienne (...) Il est déjà dans le Panthéon de nos cœurs (...) mais ce serait tout à fait légitime» avait confié sur France Info le Président du Conseil Constitutionnel, Laurent Fabius. Depuis la condamnation à mort de Roger Bontems en 1972 malgré la preuve de son innocence pour le crime dont il était accusé, Robert Badinter s’est promis de lutter pour l’abolition de la peine capitale pour les restants de ses jours : «Avocat, écrivain, garde des Sceaux, président du Conseil constitutionnel, sénateur, Robert Badinter n’a jamais dévié de ses premiers engagements pour que la France continue de porter la promesse des Lumières et l’idéal républicain de Condorcet», disait Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, avant le début de l'hommage.
Robert Badinter et Laurent Fabius
Décédé le 9 février dernier à l’âge de 95 ans, Robert Badinter fut le père de l’abolition de la peine capitale grâce son discours poignant à l’Assemblée Nationle, en 1981. Le 18 septembre, par 363 voix contre 117, l'Assemblée nationale adopte, après deux jours de débats, le projet de loi abolitionniste.
Il fut également à l’origine d’une réforme profonde du système judiciaire français : dépénalisation de l’homosexualité, indemnisation des victimes de la route, supression des juridictions d’exception, renforcement du droits des détenus en incarcération, lutte pour la dignité humaine et contre l’antisémitisme… Robert Badinter a sans cesse œuvré pour “rendre la justice plus humaine et l’humanité plus juste”.
«S’ouvre le temps de la reconnaissance de la nation.» souligne Emmanuel Macron. A l’heure où la République a perdu un symbole de ses valeurs humanistes, Robert Badinter est, selon le Président, désormais digne d’entrer au Panthéon parmi les plus grands esprits qui ont marqué l’histoire de France. En effet, depuis la Ve République, la panthéonisation est décidée par le seul président de la République, bien que la Constitution ne précise rien de cette attribution.
Malgré le fait que Laurent Fabius ait insisté sur « le temps » long nécessaire avant l’entrée au Panthéon d’une personnalité, Robert Badinter finira bien entre les “Grands Hommes” aux grandes idées du Panthéon. « Les grands hommes et les grandes femmes se retrouvent ensemble, à nous de savoir être dignes de leurs pas. » souligne Patrick Kanner, Président du groupe socialiste au Sénat.
«La famille de Robert Badinter a donné son accord mercredi à une entrée de l'ancien garde des Sceaux au Panthéon. La date et les modalités restent encore à déterminer.» précise le journal “L’Alsace”.
Il pourra alors rejoindre Missak Manouchian, immigré arménien et résistant mort pour la France panthéonisé mercredi dernier.