L'Actualité Lycéenne
Échec de l'extrême droite en Allemagne : La mobilisation citoyenne fait reculer l'AfD lors d'une élection locale cruciale
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté ces derniers jours à travers l'Allemagne pour exprimer leur opposition au parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), dénonçant un plan d'expulsion massive d'étrangers et de "citoyens non assimilés". Cette mobilisation citoyenne a eu des répercussions directes sur les résultats d'une élection locale cruciale, où l'AfD était initialement favori.
Le revers électoral de l'AfD s'est concrétisé lors d'une élection locale dans le district de Saale-Orla, en Thuringe, le 28 janvier. Le candidat de l'AfD, Uwe Thrume, qui partait pourtant en tant que favori, a obtenu 47,6% des voix au second tour du scrutin. Son rival conservateur, Christian Herrgott (CDU), a profité d'un fort report de voix pour remporter la présidence de canton avec 52,4%.
La défaite de l'AfD a été attribuée à la mobilisation de la société civile, marquée par des manifestations massives qui ont rassemblé plus de 800 000 personnes à travers le pays au cours du week-end précédant l'élection. Ces manifestations ont eu lieu notamment à Hambourg et Düsseldorf, signalant un rejet généralisé du programme antimigrants et antisystème de l'AfD.
Georg Maier, numéro deux de la région de Thuringe et membre du Parti social-démocrate, a souligné l'impact de la mobilisation citoyenne dans la défaite de l'AfD. Il a déclaré que la société civile avait joué un rôle clé dans le résultat du scrutin, empêchant ainsi l'extrême droite de remporter une deuxième présidence de canton.
Georg Maier
Jörg Meuthen, porte parole de l'AfD
La mobilisation citoyenne a été déclenchée par des révélations de presse choquantes sur les discussions au sein de l'AfD concernant un plan d'expulsion massive d'étrangers et de "citoyens non assimilés". Ces informations ont provoqué un séisme politique en Allemagne, affectant les intentions de vote en faveur de l'AfD, comme le montre un sondage de l'institut Insa qui indique un recul de ses intentions de vote à 21,5%, contre 23% précédemment.
Olaf Scholz
Malgré cet échec électoral, l'AfD demeure le deuxième parti le plus populaire d'Allemagne, selon les sondages, derrière l'opposition conservatrice dirigée par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Ce dernier, qui avait précédemment cherché à minimiser l'essor du parti d'extrême droite, a reconnu que "le mauvais génie est sorti de sa bouteille".
Face à la montée de l'extrême droite, de plus en plus de voix s'élèvent pour couper les fonds publics à l'AfD, d'autant plus que le parti est sous le radar des services de renseignement. Les branches régionales de Thuringe et Saxe-Anhalt de l'AfD ont été placées sous surveillance en raison de leurs positions jugées très radicales, renforçant ainsi les appels à restreindre leur accès aux financements publics.
