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L'armée russe et la centrale Zaporijjia

Mise en contexte

Le 13 février, de nombreux hélicoptères sont aperçus survolant le ciel russe en direction de l’Ukraine. Le 14 février, les Etats-Unis affirment la présence de plus de 130 000 soldats Russes à la frontière ukrainienne.

En effet, selon un responsable américain, des images satellites montrent les troupes se déplacer rapidement en position d’attaque ainsi que l’artillerie (armement longue portée et lance-roquettes) désormais en position de tir. De son côté le Président ukrainien Zelensky déclare avoir été informé du jour de l’attaque prévu par la Russie : le mercredi 16 février.

 

Le 15 février, alors que la Russie annonce le retrait de ses militaires déployés depuis des semaines près de la frontière ukrainienne, le secrétaire général de l’OTAN dément cette information en soulignant au contraire un renforcement militaire de la part des forces russes. Zelensky, ayant fait le même constat que l’OTAN affirme à la télévision n’avoir « peur de personne », « nous allons nous défendre nous-même ».

 

Le 24 février, alors que les tensions ne font que monter depuis les premiers bombardements en Ukraine, le Président Poutine déclare officiellement la guerre à l’Ukraine. Dans une intervention ‘’surprise’’ à 4 heure du matin (heure française) à la télévision, le dirigeant russe reconnaît l’indépendance des deux territoires séparatistes prorusses du Donbass.

Après une bataille acharnée de la part des forces ukrainiennes pour garder le contrôle de leur capitale, Kiev est maintenant encerclée par les Russes le 27 février tandis que plus de 400 000 réfugiés ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. Leur nombre continue sans cesse d’augmenter selon le Haut-commissariat aux réfugiés. Le Président ukrainien affirmera 10 jours plus tard qu’il ne compte pas quitter la ville « je suis à Kiev, rue Bankova ». « Plutôt mourir que se mettre à genoux devant les forces russes » affirmera également le maire de la capitale ukrainienne.

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Héloise Brun T02
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Cela nous amène donc à la nuit du 3 mars 2022, où la Russie avec "environ 500 soldats et 50 véhicules lourds, des tanks et des camions" selon le Président de l’exploitant ukrainien Energoatom interrogé par l’AFP le 8 août 2022, prend le contrôle de la plus grande centrale nucléaire d’Europe : la centrale Zaporijjia. Deux jours plus tard, alors que l’armée russe poursuit sa progression vers l’Ouest, la centrale subit un premier bombardement venant de Russie. « Si une de nos centrales nucléaires explose, c’est la fin de l’Europe (…) ce sera dix fois plus gros que Tchernobyl » prévient Zelensky.

Le 11 août, la centrale est à nouveau bombardée. Moscou rejette la faute sur l’armée ukrainienne tandis que la France a appelé les Russes à retirer ses troupes de la zone annexée pour en redonner le contrôle à l’Ukraine. Les bombardements précédents avaient déjà endommagé certaines infrastructures. La principale atteinte à la centrale est survenue lorsqu’une alimentation électrique extérieure a été touchée, le week-end du 6 août. Les dégâts ont entrainé un arrêt automatique d’un des réacteurs de la centrale. Ils ont également obligé les exploitants à basculer sur un groupe électrogène de secours.

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" L'heure est grave " dit l'AEIA.

Le conseil de sécurité de l’ONU s’est alors réuni en urgence pour évoquer le dossier :

L'Ukraine et la Russie s'accusent donc mutuellement du bombardement du site de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) demande de pouvoir y accéder "aussi vite que possible" au cours d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

"La situation s'aggrave (...), plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", tout comme "la station de pompage des eaux usées", relève la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom, selon laquelle des frappes se sont produites près d'un réacteur et "à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives".

"À l'heure actuelle, aucune contamination n'a été relevée à la station et le niveau de radioactivité est normal", a toutefois affirmé Evguéni Balitski, le chef de l'administration civile et militaire mise en place dans cette région du sud-est de l'Ukraine occupée par les Russes, soulignant que "plusieurs tonnes" de déchets radioactifs sont stockés sur place.

Bien que la situation autour de la centrale se soit désormais rétablie « on ne peut pas continuer à considérer la centrale comme un outil de guerre. Ce qui inquiète le plus les spécialistes aujourd’hui, c’est la perte de l’alimentation électrique extérieure. Chaque centrale qui produit de l’énergie (centrale à charbon, centrale nucléaire ou même barrage) est placé sur un réseau électrique. Sur ce réseau, elle reçoit de l’énergie indispensable à son fonctionnement. Un cœur de réacteur nucléaire a besoin d’eau pour être refroidi. Pour faire circuler cette eau, la centrale doit être alimentée en électricité et donc reliée au réseau. Ce lien avec le réseau est indispensable à la sûreté nucléaire. Si le cœur n’est pas refroidi, il peut y avoir "une fusion du cœur" et donc un accident nucléaire. » prévient le docteur en physique nucléaire, Emmanuelle Galichet. 

Source principale : TVA5MONDE

 

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Emmanuelle Galichet,
Docteur en physique nucléaire.

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